Se dissimulant sous de faux prétextes d'initiation culturelle vis-à-vis de la jeune génération, le rétrogaming et les adaptations arcade jouent avant tout sur la corde sensible nostalgique des joueurs qui ont un tant soit peu de bouteille pour, le plus souvent, motiver les recettes faciles. Malgré tout, si ce genre de procédés trouve toujours quelques fervents défenseurs, c'est que parfois certaines initiatives ont le bon goût de correspondre avec des souvenirs particuliers, propres à chacun. Tout l'intérêt se cristallise alors en fonction des expériences individuelles.

 

 

Encore une fois quand il s'agit de jeux disponibles au téléchargement, il ne faut pas s'attendre à ce qu'une déferlante d'avis débarquent sur le Net, même si cela concerne une franchise aussi mythique qu'After Burner. Ils sont peu, donc, à s'attarder sur l'adaptation de cet opus Climax, se rappelant unanimement au bon souvenir de la version arcade de 2006. Sega a le mérite d'avoir complètement retranscris l'essence du jeu dans nos salons. Le principe étant de se replonger dans ces gameplays d'autrefois, c'est un réel plaisir de regoûter à l'action frénétique, aux sensations de vitesses et aux réflexes extraterrestres. After Burner Climax nous replonge immédiatement dans l'esprit d'une licence qui n'a plus à faire ses preuves. Dynamique et chouchouté jusque dans les effets graphiques et la fluidité (primordiale) à l'écran, le jeu parvient très facilement à raviver cette mémoire sensorielle que les plus accrocs auront intégré après un nombre incalculable d'heures dépensées sur leurs manches. Mais les retrouvailles sont tout de même un peu gâchées. Comptant pourtant sur un niveau de rejouabilité aussi efficace qu'addictif, c'est la relation entre le prix et le contenu qui refroidit les ardeurs. Avec des parties très courtes et des bonus à la clé qui se débloquent tout aussi rapidement, le jeu est tout de suite limité par son propre contenu. Et si les différentes options EX restent des prétextes pour multiplier les challenges, aux yeux des testeurs, le prix est loin d'être justifié. Du coup, la nostalgie et le plaisir sont très vite désarmés face à un contenu dont on fait très vite le tour pour un prix qui aurait pu motiver quelques ajouts de circonstance.

 

After Burner Climax est une madeleine de Proust comme certains de ces titres réédités qui font appel à certains de nos souvenirs au goût si particulier de chacun d'entre nous. Débarqué tout droit de la version arcade déjà bien datée, le prétexte est flairé, surtout à la lumière d'un contenu trop restreint. Pourtant, il est facile de se prendre au jeu et de multiplier ces parties que nous ne pouvions pas trop nous permettre dans les salles d'arcade sous peine de se priver des autres jeux qui les peuplaient. C'est peut-être ce détail qu'il faut garder en tête quand nous pouvons profiter de ce plaisir nerveux, efficace, endiablé, addictif et illimité sur nos consoles. Même si le plaisir de sera jamais aussi intense que dans cette attraction merveilleuse qu'était le 360° de la Tête dans les Nuages...